Description | Le boli est probablement le type de fétiche d’Afrique sub-saharienne qui provoque le plus de crainte et de respect. Mis en place par les populations Bambara et Malinke du Mali, il est constitué d’une charge magique centrale (dont la nature doit rester inconnue des profanes, sous peine d’une perte totale d’efficacité) recouverte de couches successives de terre crue et de matières sacrificielles. Au fur et à mesure des sacrifices, le fétiche semble donc grossir progressivement (cette croissance représente une première « zoomorphie »). L’huile projetée sur le fétiche est absorbée par sa nature poreuse, mais peut suinter lorsque celui-ci est exposé à la lumière (cette sudation représente la deuxième zoomorphie). Enfin, un tuyau de pipe en bambou a été enfoncé par le prêtre au niveau des fesses du fétiche, par lequel sort le liquide des offrandes sacrificielles, une fois qu’il a franchi par capillarité les différentes couches de son épaisseur (cette digestion représente la troisième zoomorphie). Ainsi le fétiche donne-t-il l’impression d’être vivant. La forme de ce boli est celui d’un bovidé, mais d’autres ont une silhouette tantôt humaine, tantôt limitée à une simple masse informe… en attente de métamorphose. Un scanner, réalisé au CHU de Tours, a révélé la nature interne de ce fétiche, composé d’une matrice de bois entourée de terre, de végétaux (bambou, fibres), et de couches successives de matières sacrificielles accumulées. |