Etudes d’anthropologie sociale

En 1953 sortait Les statues meurent aussi…

Un court film d’Alain Resnais et Chris Marker. Commandité par la revue Présence africaine, ce documentaire se faisait le chantre de l’art premier et cherchait dans le colonialisme les causes de sa mise en retrait de l’art classique, répétant plusieurs fois la question : « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? ».

Déjà mis en valeur par les surréalistes, l’art premier a acquis de nouvelles lettres de noblesse à l’issue de ce film partisan dont les premières paroles sont : « Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture ».

En conséquence, étudier ces statues, et au-delà, ces objets d’art premier, c’est un moyen d’en comprendre le sens, les valeurs, le cycle de fabrication, l’usage. C’est lire dans la patine l’histoire de son emploi. Pourquoi, alors, porter un regard médical sur l’art premier ? Parce qu’à travers statues, objets usuels, figurations humaines en tout genre, il est possible de reconstituer la vie de ces nombreuses générations qui nous ont précédés, mais aussi leurs comportements vis-à-vis de la maladie, de la mort, de l’anxiété, de l’inconnu. C’est une façon d’humaniser cet art (en en extrayant le caractère pratique, par exemple), mais aussi de remonter le fil du temps par des anecdotes, des gestuelles, des habitudes ancestrales. Une façon de mieux comprendre et cerner cet art à nul autre pareil.

Mais la collecte et l’analyse de ces artefacts n’est qu’une partie du processus anthropologique médical : travail in-situ au cours de missions de terrain, étude de textes, confrontations ethnologiques et chrono-culturelles, etc. complètent ce travail inter-disciplinaire.

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