Numéro d’inventaire : MAAM.0.99.1
Cette statue de la vallée du Moyen-Sepik figure un ancêtre mythique porteur de deux cornes latérales placées au sommet du crâne.
Si la filiation de ce sujet masculin avec un animal cornu semble l’hypothèse à privilégier, il n’est pas impossible d’exclure la représentation (déformée? amplifiée?) d’un individu réellement affublé de cornes.
De telles formations sont attestées dans la littérature médicale et notamment anthropologique. Ainsi, il existe des cornes occipitales, formations osseuses d’importance variable, parfois longues de plusieurs centimètres, siégeant de part et d’autre du trou occipital, tantôt isolées, tantôt associées à une maladie grave du collagène (syndrome d’euler-Danlos).Chez une patiente de 74 ans opérée dans les années 1950 a également été décrite une corne de 34 cm de long développée au niveau de l’os pariétal; il s’agissait d’un certain type de cancer de la peau (carcinome épidermoïde), de découverte passablement retardée, souvent décrite comme “corne cutanée”. On ne doute pas que de telles anomalies physiques aient pu marquer ceux qui ont pu les observer jusqu’à les figurer artistiquement.
Publication associée : Autopsie de l’art premier, Philippe Charlier.